Santé
Pneumonie atypique
Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)
Chronologie

Depuis la mi-février 2003, des cas de forme sévère de pneumonie ont été enregistrés au Vietnam, dans la région administrative spéciale de Hongkong, ainsi que dans la province du Guangdong (où 305 habitants avaient été frappés par des symptômes semblables début février, suivis de cinq décès). La maladie, semblable à un état grippal, se signale par une forte fièvre (> 38°), accompagnée par un ou plusieurs des symptômes suivants: toux, souffle court, difficultés respiratoires.
Les personnes ayant été en contact avec des patients souffrant de cette pneumopathie ou ayant séjourné dans des régions où des cas se sont déclarés doivent se faire examiner au plus vite en cas de doutes.
D’autres symptômes peuvent être associés: maux de tête, raideur musculaire, perte d’appétit, malaise, confusion, et diarrhée.

Les premières investigations font apparaître deux virus, un paramyxovirus et un coronavirus:

Le premier a été mis en évidence par des équipes de Hongkong, de Francfort et de Singapour. La famille des paramyxoviridae comprennent: « les paramyxovirus, comprenant les virus parainfluenza et le virus des oreillons; les morbillivirus, avec celui de la rougeole; les pneumovirus avec le virus respiratoire syncitial (VRS). Ils se transmettent par voie respiratoire, avec une contamination interhumaine directe, en particulier par temps froid et humide. On les retrouve dans les sécrétions respiratoires, mais pas dans les selles, et ils ne persistent pas longtemps dans l’environnement. Il n’y a pas de contamination par l’eau. » [Le Monde, 20 mars 2003]

Le second a été identifié dans plusieurs pays. « Cette famille de virus comprend des agents d’infections chez l’animal et chez l’homme (HCoV ou Human Coronavirus). Chez l’homme, ils ont d’abord été liés à des gastro-entérites de l’adulte et à des cas d’atteinte sclérosante de l’intestin chez les nouveau-nés. En fait, ils sont, après les rhinovirus, les responsables les plus fréquents du rhume banal. Les HCoV ont également été identifiés comme responsables d’infections nosocomiales chez des nouveau-nés hospitalisés dans une unité de réanimation pédiatrique. » [Le Monde, 2 avril 2003]
Il reste à déterminer le mode de transmission de ce nouveau coronavirus impliqué dans l’épidémie de SRAS. A part le contact direct, d’autres voies sont examinées. Autre question en suspens, son origine. S’agirait d’une mutation? Aurait-il pris sa source dans la province du Guangdong chez des paysans au contact avec des animaux d’élevage?

Les recherches ont laissé penser que l’agent pathogène responsable du SARS était probablement un virus encore inconnu appartenant à la famille des coronaviridae. Cette hypothèse est confirmée par l’OMS le 16 avril 2003.

Une brève chronologie

27 novembre 2002 Le Réseau mondial d’intelligence santé publique (RMISP) détecte le début d’une épidémie de grippe en Chine.
février 2003 Le bureau de l’OMS à Beijing apprend qu’une «maladie contagieuse étrange» frappe Guangzhou et y fait de nombreuses victimes.
10 février 2003 Le bureau de l’OMS à Beijing reçoit un appel téléphonique de l’Ambassade des Etats-Unis, qui reprend une information d’un citoyen américain parlant d’une «étrange maladie et de beaucoup de morts» à Guangzhou.
Le consulat du Japon dans cette ville confirme qu’une épidémie de pneumonie atypique est observée dans le sud de la Chine.
11 février 2003 Le Ministère chinois de la santé adresse un rapport à l’OMS. Entre le 16 novembre et le 9 février, un syndrome respiratoire aigu a touché 300 personnes et entraîné 5 décès dans la province du Guangdong. L’origine de l’épidémie serait située à Foshan, municipalité proche de Guangzhou.
14 février 2003 Le bureau de l’OMS à Beijing reçoit un appel téléphonique de l’Ambassade des Etats-Unis, qui reprend une information d’un citoyen américain parlant d’une «étrange maladie et de beaucoup de morts» à Guangzhou.
Le consulat du Japon dans cette ville confirme qu’une épidémie de pneumonie atypique est observée dans le sud de la Chine.
Ce même jour, le ministère chinois de la santé informe l’OMS que les signes cliniques de la maladie correspondent à une pneumonie atypique.
21 février 2003 Un médecin de Guangzhou,ayant participé aux soins donnés à des malades atteints du SRAS, se rend à Hongkong. Logeant à l’Hôtel Métropole, il va transmettre la maladie à plusieurs personnes du corps médical de Hongkong, ainsi qu’à divers voyageurs qui vont l’apporter au Vietnam, au Canada, à Singapour.
12 mars 2003 L’OMS lance une alerte internationale au sujet des cas de pneumonie atypique, suite à l’apparition de formes sévères de pneumonie au Vietnam, à Hongkong et dans la province du Guangdong.
15 mars 2003 Première définition de cas et sensibilisation des voyageurs. Le terme SARS est retenu pour «Severe Acute Respiratory Syndrome», en français: SRAS pour «syndrome respiratoire aigu sévère».
17 mars 2003 L’OMS coordonne le travail de divers laboratoires dans le monde pour déterminer l’agent causal de la maladie.
1er avril 2003 Suite à une " target="_blank" rel="noopener noreferrer">décision du Conseil fédéral, les exposants du Salon de l’horlogerie et de la bijouterie 2003 ne pourront pas employer à leur stand des personnes en provenance de Chine, Hong Kong, Singapour et du Vietnam.
2 avril 2003 Le nombre de cas de SRAS continuant d’augmenter à Hongkong et au Guangdong (chef-lieu Guangzhou (Canton)), l’OMS recommande, en guise de précaution, de différer les voyages non essentiels dans ces régions.
16 avril 2003 Un coronavirus encore jamais rencontré est à l’origine du SRAS.
20 avril 2003 Conférence de presse à Beijing: M. GUO Qiang, vice-ministre de la santé, montre très clairement un changement complet dans l’attitude des autorités chinoises à l’égard de la maladie. Dans le même temps, M. ZHANG Wenkang, ministre de la santé, et MENG Xuenong, maire de Beijing, sont démis de leurs fonctions au sein du Parti par le Comité central. Mme Mme WU Yi, vice-premier ministre, prend en main les opérations; elle est nommée ministre de la santé le 26.
23 avril 2003 L’OMS étend ses recommandations de ne pas voyager à Beijing et à la province du Shanxi.
Toronto, qui figurait également dans la liste, en est retirée le 29 avril.
29 avril 2003 Le Dr Carlo Urbani, le premier à avoir identifié le SRAS à Hanoï, en décède lui-même.
8 mai 2003 L’OMS étend ses recommandations de ne pas voyager aux régions suivantes: la province de Mongolie-intérieure, les villes de Tianjin et Taipei.
17 mai 2003 Le Hebei est ajouté à la liste des régions où il est recommandé de ne pas voyager.
21 mai 2003 L’OMS étend à l’ensemble de Taiwan les recommandations qui touchaient depuis le 8 mai la ville de Taipei.
23 mai 2003 L’OMS lève ses mises en garde sur les voyages vers Hongkong et la province du Guangdong.

L’OMS signale que des équipes de recherche à Hongkong et Shenzhen ont détecté des coronavirus génétiquement semblables au coronavirus du SRAS dans deux espèces animales (civette et raton laveur). Ces dernières passent pour des délicatesses et sont souvent vendues pour la consommation humaine dans les marchés du Sud de la Chine.

13 juin 2003 Les recommandations de l’OMS ne pas voyager dans le Hebei, la Mongolie-intérieure, le Shanxi et à Tianjin sont levées.
17 juin 2003 L’OMS lève sa restriction de voyage à l’égard de Taiwan.
17-18 juin 2003 Première conférence mondiale sur la maladie à Kuala Lumpur.
25 juin 2003 L’OMS retire sa recommandation d’éviter Beijing, dernière région encore frappée par une telle mesure (24 juin 2003).