La méritocratie « à la chinoise »: le cas du gaokao, concours à l’entrée de de l’enseignement supérieur

Genève

Conférence de Mme LI Siyu 李思宇, Sciences Po, Paris, dans le cadre du séminaire Pouvoir et société de la Chine post-Tian’anmen (1989-2022)

Salle 408, IFAGE, Genève

"Le Concours national d'entrée d'éducation supérieur, généralement abrégé en gaokao (高考, gāokǎo), rétabli depuis 1977, sert d'examen d'entrée pour les études dans l'enseignement supérieur en Chine. Il concerne chaque année environs 10 millions d'adolescents et «décide de la vie de chacun». Comment les paramètres du concours fondent-ils la justice sociale qu’il est censé assurer? À partir d’enquêtes ethnographiques, Mme LI Siyu défend la thèse selon laquelle le gaokao incarne une idéologie méritocratique qui veut que chacun formule des attentes en proportion des efforts qu’il est prêt à fournir. Les inégalités du système scolaire, qu’elles relèvent des conditions matérielles ou symboliques offertes par chaque établissement secondaire, selon son statut, exercent un impact direct sur la motivation et la capacité de travail des élèves, et in fine sur leurs performances au concours. Elles délimitent les contours imaginaires du futur possible pour les élèves et reproduisent les inégalités sociales."