Voici quelques conseils de première importance donnés par une personne ayant étudié en Chine et bénéficant d’une bonne expérience de ce pays :

  • il existe des possibilités de bourses pour les universitaires ; pour cela il faut contacter les Unités des études chinoises de l’Université de Genève ou de l’Université de Zurich. Ces bourses sont réservées
    aux étudiants inscrits dans une université suisse. Si tel n’est pas votre cas, vous devez contacter un département d’études chinoises d’une université du pays où vous résidez.
  • les diplômes acquis en Chine n’ont, pour l’instant, pour ainsi dire aucune valeur en Suisse. Il ne faut donc pas compter dessus pour remplacer un diplôme helvétique.
  • il est préférable de conserver son assurance maladie suisse. Les assurances chinoises sont encore en phase de développement, et le système sanitaire globalement peu comparable à celui de la Suisse ; si on en a la possibilité, il est préférable de rester sous régime helvétique. Faire attention aux dispositions propres à chaque assurance (durée du séjour, conditions de réinscription en cas d’interruption de paiement pendant un à deux ans, etc.).
  • toutes les questions officielles (service militaire, assurances maladies, impôts, etc.) changent du tout au tout si on annonce ou non que l’on quitte le territoire Suisse. Etant donné la masse de paperasse générée, il est déconseillé de le faire pour un séjour d’une année seulement.
  • bien que la RPC soit un régime totalitaire, les conditions de vie y sont actuellement très agréables et sans risque pour les étrangers. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’éventuels problèmes avec les autorités comme c’était le cas il y a une vingtaine d’années.
  • selon la région où le séjour doit avoir lieu, les conditions sanitaires et climatiques peuvent changer du tout au tout. Il est important de se renseigner auprès de son médecin traitant en matière de vaccins, et auprès de connaissances pour ce qui est de l’habillement (si on se rend au nord du pays, au mois d’avril, la température peut avoisiner les moins trente degrés).
  • dans tous les cas de figure, l’achat et la lecture d’un guide de voyage général (Lonely Planet, Rough Guide, etc.) de l’année en cours est fortement recommandée.
  • les communications via Internet (e-mail, chat, etc.) se font en général sans difficulté, mais rencontrent régulièrement divers problèmes techniques qui peuvent obliger les utilisateurs à changer brusquement de fournisseur d’accès (il est arrivé par exemple que Hotmail soit soudainement inaccessible durant plusieurs semaines).
  • le sida est en progression constante en RPC, à des taux beaucoup plus élevés qu’en Suisse. Le test HIV est obligatoire pour tous les étudiants étrangers qui font un séjour de longue durée.
  • il est possible d’utiliser en RPC la même carte bancaire qu’en Suisse (la Postcard notamment), ou encore les cartes de crédit. Les chèques de voyage en francs suisses sont utilisables à peu près partout, il est cependant conseillé de prendre un tout petit peu de dollars U$ en liquide pour d’éventuels imprévus (1). De manière générale, les difficultés augmentent au fur et à mesure que l’on s’éloigne des zones fréquentées régulièrement par les étrangers.
  • depuis quelques années à peine, les étrangers peuvent loger où bon leur semble au même titre que les Chinois. Une formule fréquente consiste à se rendre sur place au début du séjour, loger temporairement dans un hôtel, et chercher une chambre en colocation avec d’autres étudiants. Les campus regorgent d’annonces de toutes sortes au début de chaque année universitaire.
  • l’apprentissage du chinois est long et difficile. Même pour une personne très douée en langue et très travailleuse, il est illusoire d’espérer atteindre un certain niveau après un séjour d’une année. On compte généralement deux ans d’études à plein temps pour un niveau de conversation de base, quatre pour être à même de déchiffrer (avec peine) un journal, et huit ans pour être véritablement à l’aise d’une façon comparable à la maîtrise de l’anglais dont disposent bon nombre de personnes en Europe.
  • la différence de niveau économique entre la Chine et la Suisse restant très importante, il n’est pas rare que certaines personnes mal intentionnées soient à la recherche du mari ou de l’épouse idéale pouvant lui apporter la fortune et/ou un passeport. Il est déconseillé de se marier trop rapidement, même si une union officielle semble indispensable pour des raisons de différence culturelle (un argument parfois employé à mauvais escient). On notera également que le taux de divorce des mariages mixte (i.e. bi- nationaux) dans les cinq années qui suivent l’union, dépasse, d’après les autorités chinoises, soixante-dix pourcent.
  • une étudiante française de retour d’un séjour d’été à Shanghai commentait la présence étrangère en Chine par le terme de « paradis des loosers ». Il est vrai que les conditions de vie très faciles et agréables pour les visiteurs de pays occidentaux montent à la tête de beaucoup. On se souviendra qu’il est difficile, très difficile, de trouver du travail en Chine, et que les instants passés sur place sont avant tout éphémères. Dans cette perspective, plutôt que de s’offrir un séjour de rêve (le mot « illusion » serait ici plus adapté), on aura avantage à essayer d’avancer dans une direction plus porteuse d’avenir, et respectueuse des locaux.(1) Toutefois, les chèques libellés en dollars restent les mieux acceptés. Certains hôtels refusent, par exemple, d’en changer en francs suisses ou en euros qui ne sont pas d’American Express. Parfois, seule la Banque de Chine assure ce type de transactions. Prêtez aussi une attention particulière à ce que vos billets en monnaie étrangère soient intacts (sans bouts manquants même d’un demi-millimètre), sous peine de rendre impossible une opération de change, même à la Banque de Chine.